Fiche Repères pour Agir | Penser, croire et agir avec les pauvres : Etape 2 - Entendre et relayer

Le colloque de la Fondation Jean Rodhain s’est tenu à Lourdes du 13 au 15 novembre 2015. Les actes de ce colloque ont été intégralement publiés aux éditions des Cahiers de l’Atelier, sous le titre « Penser, croire et agir avec les pauvres ». En s’appuyant sur les pistes énoncées au cours du colloque, Bernard Stéphan, le responsable de la rédaction des Editions de l’Atelier, nous propose une méthode en quatre étapes, pour passer « du pourquoi au comment ».
Deuxième étape
A quelles conditions les paroles des pauvres peuvent-elles être entendues et relayées ?
Pour entamer cette recherche, on peut d’abord se laisser interpeller par l’article de Marcel Le Hir, né dans un baraquement et qui, par la rencontre d’ATD Quart Monde, a entrepris de faire le récit de sa vie dans un livre. En racontant son itinéraire, Marcel Le Hir s’est transformé : « Mon cœur s’est ouvert me disant que l’avenir était devant et qu’il n’est jamais trop tard pour réussir sa vie. »
On peut ensuite lire l’article de Patrick Brun qui décrit les différentes étapes et qui ont permis l’élaboration des savoirs des personnes en situation de pauvreté, sa confrontation aux savoirs respectifs d’universitaires et d’autres acteurs de la société. La méthode et la rigueur de cette démarche sont les conditions pour qu’elle soit au service de l’action et de la recherche. La démarche décrite par Xavier Pottiez et initiée par la Mission ouvrière, le Secours catholique et la communauté Magdala à Lille s’inscrit dans le cadre de la métropole lilloise. L’article décrit la façon dont à travers la dynamique du projet « Lille de nos rêves », des personnes en situation de précarité et de pauvreté ont pu se faire entendre des responsables politiques.
La recherche dont Marie Drique rend compte s’inscrit également dans la volonté de faire entendre l’expérience et les aspirations des plus pauvres dans le débat très actuel de la transition énergétique. Contrairement aux clichés, la demande des plus pauvres n’est pas uniquement matérielle (surcoût de l’énergie et absence d’isolation des logements) mais aussi relationnelle. Que faut-il alors engager pour que la parole des pauvres soit entendue ? De l’amitié, de la fraternité, indiquent Marie-Christine Monnoyer et Nathalie Geneste dans l’article décrivant l’expérience de l’accueil des sans-abris à Toulouse, ce qui ne va pas sans un sérieux dans l’organisation de ces dispositifs.
Dans son article, Fred Poché indique quatre déplacements (celui du corps, du sens d’un lieu, de réalités qui ne sont pas vues et du discours) qui permettent aux plus défavorisés de sortir de la plainte et d’inventer de nouvelles formes d’émancipation.
Crédits Photo : © Public Domain
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