l’Éco-Hameau Solidaire Saint-François

Inauguré en octobre 2019, l’Éco-Hameau Solidaire Saint-François de Draguignan propose 39 logements sociaux ou de pensions de familles mais surtout un mode de vie inclusif.

 

Le projet de l’Éco-Hameau Solidaire Saint-François de Draguignan est né de l’opportunité du don de la propriété Erymanthe au diocèse du Var, en vue d’y développer des actions de solidarité. Don effectué par Madame Mireille Chauvin, propriétaire des lieux, qui réside toujours sur place et qui fêtait ses 89 ans en janvier dernier au Hameau.

Ce projet, initié par l’Union Diaconale du Var est soutenu par un ensemble d’acteurs associatifs parmi lesquels le Secours Catholique et Habitat et Humanisme. Le site, d’une surface d’1,6 hectares, abrite aujourd’hui 42 logements en tout :

  • 17 logements sociaux,
  • 22 pensions de familles,
  • le logement de Mireille Chauvin,
  • le logement de Ludovic et Marie-Dominique de Lalaubie, coordinateur et hôte responsable de la pension de famille, et

La Maison Greccio, qui accueille les personnes de passage qui se mettent au service du Hameau le temps de leur séjour. 70 personnes vivent là, 5 personnes y sont nées et 3 y ont terminé leur chemin de vie.

L’Éco-Hameau Saint-François de Draguignan est l’un des champs d’actions de l’association Fratelli – UDV.

Grand Prix du jury du Palmarès Régional de l’Habitat

L’Éco-Hameau a récemment reçu le Grand Prix du Jury du Palmarès Régional de l’Habitat Provence Alpes Côte d’Azur 2022. Comment ce prix est-il décerné ? La région sélectionne des programmes de logements ouverts à tous et qui mettent en avant l’innovation sociale, urbaine et environnementale. Le jury a retenu 10 projets et celui de l’Éco-Hameau a été distingué. « Ce qui a été apprécié, c’est la qualité du lieu, le souci environnemental et le mode de vie du Hameau qui met du collectif au milieu d’un ensemble de logements individuels, explique Ludovic de Lalaubie. C’est le problème des quartiers appelés « Cités » où l’on place des personnes qui font face à des difficultés en les laissant se débrouiller toutes seules. Au Hameau, la présence quotidienne de notre équipe (5 salariés et de nombreux bénévoles) et le mode de vie inclusif permettent de réguler les tensions. Ce n’est pas un lieu ou les problèmes des uns et des autres disparaissent mais c’est un lieu où nous partageons le quotidien et un mode de vie plus en lien avec les autres et avec notre environnement ».

L’Éco-Hameau Solidaire Saint-François, c’est un mode de vie

Quel est-il, justement, ce mode de vie ? Ludovic de Lalaubie nous l’explique : « Nous relevons un défi écologique dans son intégralité. Il y a, au Hameau, une sorte de renonciation à la surconsommation. Il est paradoxalement très compliqué pour quelqu’un en situation de pauvreté de renoncer à des choses qu’il n’a pas et qui peuvent être de l’ordre du futile ou de l’inaccessible. Parce que la société a construit ce modèle qui consisterai à considérer que l’on a « réussi » quand l’on peut s’acheter des tas de choses. Cela crée de la frustration et empêche de profiter de ce que l’on a. Le Hameau montre qu’il y a, dans la joie et la simplicité, de quoi être heureux. Comme lorsque nous avons fêté les 89 ans de Mireille. Nous étions tout simplement réunis autour d’une personne généreuse, pour elle, et cela a créé beaucoup de joie ».

Des activités partagées et une ouverture vers l’extérieur

Les habitants du Hameau et ceux qui y travaillent partagent ensemble un quotidien, pour ceux qui le souhaitent, mais également de nombreuses activités, dont les initiateurs ne sont pas forcément les personnels encadrants. « Nous avons quelque chose du tiers-lieu, détaille Ludovic de Lalaubie. Nous ne sommes pas dans un schéma ou les mêmes individus proposent constamment et les autres font. Non, les habitants sont les acteurs de ces activités qui peuvent être diverses. Et quand je parle de bénévoles, j’inclus les habitants ». Avec des rendez-vous historiques comme les cueillettes solidaires (cueillettes d’olives d’arbres de particuliers mis à disposition, d’oranges de l’île de Lerins où des habitants du Hameau passent 3 jours chaque année pour ramasser des oranges et faire de la confiture) mais également des ateliers arts plastiques ou d’expression artistique. Des intervenants extérieurs sont d’ailleurs régulièrement invités au Hameau pour faire partager leurs passions comme par exemple le groupe de théâtre brésilien Pé no Chao, en mai dernier. Des scouts viennent y passer plusieurs jours tous les ans, accompagnés de migrants qui campent avec eux et mènent un chantier au Hameau le temps de leur séjour. Le prochain chantier solidaire sera d’ailleurs ouvert à tous à la fin du mois afin de construire un abri pour le matériel de jardinage. Des excursions sont également organisées comme un séjour à Assise, en Italie, du 17 au 22 avril prochain.

Des pieds-à-terre sur le long terme

A l’heure ou 70 % de la population française est éligible à un logement social, l’Éco-Hameau Saint-François n’a pas vocation à être un lieu de transition. Ludovic de Lalaubie : « Nous ne sommes pas là pour transformer les personnes afin de les faire partir ailleurs. D’autant que cela reviendrai à adopter un mode de pensées que nous refusons, à savoir que ces personnes seraient à la marge et que nous les remettons dans le droit chemin. Il faut distinguer insertion et inclusion. Nous sommes dans l’inclusion. Nous ne faisons pas porter la transformation sur la personne mais sur la société qui établit des exigences de plus en plus rétrécies et sévères tout en demandant des compétences de plus en plus grandes, pour, ce que l’on appelle communément, « s’insérer ». En remettant du collectif dans notre façon de vivre, nous nourrissons la solidarité qui permet de faire face. Les logements sont conçus pour pouvoir y loger durablement même si certains sont de passages après un accident de la vie et que le Hameau leur a permis de rebondir. Nous avons par exemple accueilli un couple en galère dont la femme était enceinte. Ils ont eu un premier enfant. Puis un deuxième. Ont trouvé du boulot et vont quitter le Hameau le mois prochain. Mais je peux aussi vous raconter l’histoire de l’une des résidentes qui a souhaité que l’on fête récemment ses 1 an sans internement psychiatrique ».

Source : IOTA

 

 

 

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